5 mars 2009
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"LA VILLE S'OFFRE A NOTRE REGARD.
Ce paysage urbain, nous l'observons à travers les yeux d'un oiseau de nuit qui volerait très haut dans le ciel. Depuis ce point de vue panoramique, la ville apparaît comme une gigantesque créature. Ou même comme un agrégat de corps vivants. S'étendant jusqu'à d'insaisissables confins, des vaisseaux sanguins, innombrables, irriguent les cellules, les régénèrent inlassablement. Les vaisseaux convoient des informations nouvelles, recyclent les anciennes. Donnent naissance à des consommations nouvelles, recyclent les anciennes. Créent de nouvelles contradictions, effacent les anciennes. En tous lieux, les corps agrégés clignotent au rythme des battements du coeur, s'échauffent, se meuvent. L'heure est proche de minuit, le pic d'activité est passé mais les échanges élémentaires indispensables au fonctionnement vital restent incessants. Tel un continuo, la ville bruit. Monotone, monocorde, intégrant cependant des pressentiments."
"Une zone particulièrement lumineuse attire notre regard. Lequel opère la mise au point. Effectue une descente vers l'amas lumineux. C'est une mer de néons multicolores. Un centre-ville. Les murs d'images sur les buildings se taisent avec l'arrivée de minuit; les haut-parleurs des magasins pourtant ne relâchent pas leur flot de basses, teinté de hip-hop. Un énorme game-center encombré de jeunes. Exubérance de sons électroniques."
"(...)Des salary-men qui se pressent sur les passages piétons, pour attraper le dernier train."
"(...)Deux jeunes policiers font leur ronde sur le boulevard, l'air tendu; personne ne leur prête attention."
"A cette heure-là, la ville fonctionne selon des principes de base qui lui sont propres. C'est la fin de l'automne. Il n'y a pas de vent mais l'air est froid.
Encore un tout petit peu, et ce sera un autre jour."
MURAKAMI Haruki, extraits du roman "Le passager de la nuit"
( Editions 10/18, traduit par Hélène Morita )
Ce paysage urbain, nous l'observons à travers les yeux d'un oiseau de nuit qui volerait très haut dans le ciel. Depuis ce point de vue panoramique, la ville apparaît comme une gigantesque créature. Ou même comme un agrégat de corps vivants. S'étendant jusqu'à d'insaisissables confins, des vaisseaux sanguins, innombrables, irriguent les cellules, les régénèrent inlassablement. Les vaisseaux convoient des informations nouvelles, recyclent les anciennes. Donnent naissance à des consommations nouvelles, recyclent les anciennes. Créent de nouvelles contradictions, effacent les anciennes. En tous lieux, les corps agrégés clignotent au rythme des battements du coeur, s'échauffent, se meuvent. L'heure est proche de minuit, le pic d'activité est passé mais les échanges élémentaires indispensables au fonctionnement vital restent incessants. Tel un continuo, la ville bruit. Monotone, monocorde, intégrant cependant des pressentiments."
"Une zone particulièrement lumineuse attire notre regard. Lequel opère la mise au point. Effectue une descente vers l'amas lumineux. C'est une mer de néons multicolores. Un centre-ville. Les murs d'images sur les buildings se taisent avec l'arrivée de minuit; les haut-parleurs des magasins pourtant ne relâchent pas leur flot de basses, teinté de hip-hop. Un énorme game-center encombré de jeunes. Exubérance de sons électroniques."
"(...)Des salary-men qui se pressent sur les passages piétons, pour attraper le dernier train."
"(...)Deux jeunes policiers font leur ronde sur le boulevard, l'air tendu; personne ne leur prête attention."
"A cette heure-là, la ville fonctionne selon des principes de base qui lui sont propres. C'est la fin de l'automne. Il n'y a pas de vent mais l'air est froid.
Encore un tout petit peu, et ce sera un autre jour."
MURAKAMI Haruki, extraits du roman "Le passager de la nuit"
( Editions 10/18, traduit par Hélène Morita )